samedi 13 juin 2009

Aube

Brindille au vent qui dit aux merles
S'il est temps de chanter,
Comme un pinson pris sous l'averse,
Brin de lilas trempé !

Il pleut de lourds boutons de verre,
Et le jardin mouillé
Brille de mille larmes claires,
Comme un bief de moulin.

Bercé au sein de ma détresse,
Hérissé de tes dards,
Voici qu'à la nuit il se dresse,
Odorant et bavard

Longtemps il a gratté aux vitres,
Les volets ont grincé.
Soudain, végétale et putride,
Une haleine a passé.

Réveillé par l'appel occulte
De temps, de noms enfouis,
Il ouvre l'oeil des renoncules
Sur le jour d'aujourd'hui.

Boris PASTERNAK

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