Pour être heureux...il faut réagir contre la tendance au moindre effort qui nous porte, ou bien à rester sur place, ou bien à chercher de préférence dans l'agitation extérieure le renouvellement de nos vies. Dans les riches et tangibles réalités matérielles qui nous entourent il faut sans doute que nous poussions des racines profondes. Mais c'est dans le travail de notre perfection intérieure, - intellectuelle, artistique, morale - que pour finir le bonheur nous attend. La chose la plus importante dans la vie ... c'est de se trouver soi-même.
Pierre TEILHARD de CHARDIN, Réflexions sur le bonheur (1943)
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
mercredi 28 avril 2010
mardi 27 avril 2010
The Tuft of Flowers
I went to turn the grass once after one
Who mowed it in the dew before the sun.
The dew was gone that made his blade so keen
Before I came to view the levelled scene.
I looked for him behind an isle of trees;
I listened for his whetstone on the breeze.
But he had gone his way, the grass all mown,
And I must be, as he had been, - alone,
“As all must be,” I said within my heart,
“Whether they work together or apart.”
But as I said it, swift there passed me by
On noiseless wing a bewildered butterfly,
Seeking with memories grown dim o’er night
Some resting flower of yesterday’s delight.
And once I marked his flight go round and round,
As where some flower lay withering on the ground.
And then he flew as far as eye could see,
And then on tremulous wing came back to me.
I thought of questions that have no reply,
And would have turned to toss the grass to dry;
But he turned first, and led my eye to look
At a tall tuft of flowers beside a brook,
And leaping tongue of bloom the scythe had spared
Beside a reedy brook the scythe had bared.
The mower in the dew had loved them thus,
By leaving them to flourish, not for us,
Nor yet to draw one thought of ours to him,
But from sheer morning gladness at the brim.
The butterfly and I had lit upon,
Nevertheless, a message from the dawn,
That made me hear the wakening birds around,
And hear his long scythe whispering to the ground,
And feel a spirit kindred to my own;
So that henceforth I worked no more alone;
But glad with him, I worked as with his aid,
And weary, sought at noon with him the shade;
And dreaming, as it were, held brotherly speech
With one whose thought I had not hoped to reach.
“Men work together,” I told him from the heart,
“Whether they work together or apart.”
Robert FROST, A Boy’s Will
La Touffe de fleurs (fragment)
Un jour je suis allé retourner l’herbe
Après que quelqu’un l’eut fauchée
Toute couverte de rosée
Avant le lever du soleil.
La rosée qui rendait sa lame si tranchante
S’était évaporée
Avant que je n’arrive
Devant ce paysage nivelé.
Je le cherchai des yeux derrière un îlot d’arbres,
Et je tendis l’oreille
Pour entendre le crissement
De sa pierre à affûter dans le vent.
Mais, une fois toute l’herbe fauchée,
Il s’en était allé de son côté,
Et j’allais être
Comme lui—même – seul.
Mais, à l’instant précis où je disais cela,
Voici que, rapide, passa tout près de moi,
Sur des ailes silencieuses,
Un papillon éberlué,
Cherchant parmi des souvenirs
Que la nuit avait fait pâlir
Quelque fleur accueillante,
Qui avait fait sa joie hier.
Je l’observai une fois qui tournait en rond
Autour du même endroit,
Comme s’il y avait eu là
Quelque fleur flétrie couchée sur le sol.
Puis il s’envola aussi loin
Que le regard pouvait le suivre,
Puis, d’une aile tremblante,
Il s’en revint vers moi.
Who mowed it in the dew before the sun.
The dew was gone that made his blade so keen
Before I came to view the levelled scene.
I looked for him behind an isle of trees;
I listened for his whetstone on the breeze.
But he had gone his way, the grass all mown,
And I must be, as he had been, - alone,
“As all must be,” I said within my heart,
“Whether they work together or apart.”
But as I said it, swift there passed me by
On noiseless wing a bewildered butterfly,
Seeking with memories grown dim o’er night
Some resting flower of yesterday’s delight.
And once I marked his flight go round and round,
As where some flower lay withering on the ground.
And then he flew as far as eye could see,
And then on tremulous wing came back to me.
I thought of questions that have no reply,
And would have turned to toss the grass to dry;
But he turned first, and led my eye to look
At a tall tuft of flowers beside a brook,
And leaping tongue of bloom the scythe had spared
Beside a reedy brook the scythe had bared.
The mower in the dew had loved them thus,
By leaving them to flourish, not for us,
Nor yet to draw one thought of ours to him,
But from sheer morning gladness at the brim.
The butterfly and I had lit upon,
Nevertheless, a message from the dawn,
That made me hear the wakening birds around,
And hear his long scythe whispering to the ground,
And feel a spirit kindred to my own;
So that henceforth I worked no more alone;
But glad with him, I worked as with his aid,
And weary, sought at noon with him the shade;
And dreaming, as it were, held brotherly speech
With one whose thought I had not hoped to reach.
“Men work together,” I told him from the heart,
“Whether they work together or apart.”
Robert FROST, A Boy’s Will
La Touffe de fleurs (fragment)
Un jour je suis allé retourner l’herbe
Après que quelqu’un l’eut fauchée
Toute couverte de rosée
Avant le lever du soleil.
La rosée qui rendait sa lame si tranchante
S’était évaporée
Avant que je n’arrive
Devant ce paysage nivelé.
Je le cherchai des yeux derrière un îlot d’arbres,
Et je tendis l’oreille
Pour entendre le crissement
De sa pierre à affûter dans le vent.
Mais, une fois toute l’herbe fauchée,
Il s’en était allé de son côté,
Et j’allais être
Comme lui—même – seul.
Mais, à l’instant précis où je disais cela,
Voici que, rapide, passa tout près de moi,
Sur des ailes silencieuses,
Un papillon éberlué,
Cherchant parmi des souvenirs
Que la nuit avait fait pâlir
Quelque fleur accueillante,
Qui avait fait sa joie hier.
Je l’observai une fois qui tournait en rond
Autour du même endroit,
Comme s’il y avait eu là
Quelque fleur flétrie couchée sur le sol.
Puis il s’envola aussi loin
Que le regard pouvait le suivre,
Puis, d’une aile tremblante,
Il s’en revint vers moi.
dimanche 25 avril 2010
Croire
« Poser l’acte de croire suppose la présence d’êtres qui se parlent, la présence d’un « je » qui écoute un « tu », après lui avoir parlé, la présence d’un « je » qui reconnaît l’altérité de ce « tu » dans le dialogue qu’ils ont engagé et qui les ouvre l’un à l’autre. Dans ce dialogue, je ne me contente pas d’apprendre quelque chose, je fais la connaissance de quelqu’un ; je le découvre autre que moi et le reconnais comme tel. Et cela rend possible que je croie en lui, que je lui fasse confiance, que je lui donne ma foi.
(...)
C’est en face de quelqu’un, en face de quelqu’un qui est autre, qu’un choix est à faire, qu’un risque est à prendre : croire ou ne pas croire que j’ai à chercher avec lui, en lui parlant et en l’écoutant, parce que la vérité qui inspire ma recherche et la sienne (que nous en soyons conscients ou non) veut que nous progressions dans sa connaissance par le chemin de ce dialogue. Croire en l’autre, en ce « tu » qui me parle, c’est m’ouvrir à la vérité et l’appeler, lui aussi, à s’y ouvrir ; c’est chercher la vérité et en témoigner. L’incroyant, lui, est celui qui se referme sur son moi. »
Marc-François LACAN, Dieu n'est pas un assureur
(...)
C’est en face de quelqu’un, en face de quelqu’un qui est autre, qu’un choix est à faire, qu’un risque est à prendre : croire ou ne pas croire que j’ai à chercher avec lui, en lui parlant et en l’écoutant, parce que la vérité qui inspire ma recherche et la sienne (que nous en soyons conscients ou non) veut que nous progressions dans sa connaissance par le chemin de ce dialogue. Croire en l’autre, en ce « tu » qui me parle, c’est m’ouvrir à la vérité et l’appeler, lui aussi, à s’y ouvrir ; c’est chercher la vérité et en témoigner. L’incroyant, lui, est celui qui se referme sur son moi. »
Marc-François LACAN, Dieu n'est pas un assureur
mercredi 21 avril 2010
L'attention
L’attention, à son plus haut degré, est la même chose que la prière. Elle suppose la foi et l’amour.
Simone WEIL, La Pesanteur et la Grâce
Simone WEIL, La Pesanteur et la Grâce
dimanche 18 avril 2010
La sagesse
J’ai été très marqué par Spinoza qui dit que la sagesse n’est pas une méditation de la mort, mais une méditation de la vie. D’une façon ou de l’autre, sous une forme ou sous une autre, la vie l’emportera toujours.
Michel HENRY, Auto-donation
Michel HENRY, Auto-donation
samedi 17 avril 2010
La musique
La Musique parfois me prend comme une mer !
Vers la pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. - D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal
Vers la pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. - D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal
mercredi 14 avril 2010
Déprise
Se séparer de soi : tâche aussi douloureuse qu'inéluctable et même nécessaire pour qui ne consent pas à rester sur place et que porte le désir d'avancer, d'aller au-devant de ce qui, n'étant pas soi, a des chances d'être à venir.
Jean-Bertrand PONTALIS, Le Dormeur éveillé
Jean-Bertrand PONTALIS, Le Dormeur éveillé
mardi 13 avril 2010
Marie (Sonnet)
Ainsi, quand la fleur printanière
Dans les bois va s'épanouir,
Au premier souffle du zéphyr
Elle sourit avec mystère;
Et sa tige fraîche et légère,
Sentant son calice s'ouvrir,
Jusque dans le sein de la terre
Frémit de joie et de désir.
Ainsi, quand ma douce Marie
Entr'ouvre sa lèvre chérie,
Et lève, en chantant, ses yeux bleus,
Dans l'harmonie et la lumière
Son âme semble tout entière
Monter en tremblant vers les cieux.
Alfred de MUSSET, Poésies nouvelles (1842)
Dans les bois va s'épanouir,
Au premier souffle du zéphyr
Elle sourit avec mystère;
Et sa tige fraîche et légère,
Sentant son calice s'ouvrir,
Jusque dans le sein de la terre
Frémit de joie et de désir.
Ainsi, quand ma douce Marie
Entr'ouvre sa lèvre chérie,
Et lève, en chantant, ses yeux bleus,
Dans l'harmonie et la lumière
Son âme semble tout entière
Monter en tremblant vers les cieux.
Alfred de MUSSET, Poésies nouvelles (1842)
lundi 12 avril 2010
Le courage de vivre
Ce n'est pas l'action révolutionnaire qui transforme le monde, mais l'activité que mènent les hommes depuis qu'ils sont sur terre pour vivre et pour survivre. Dans cette activité se découvre la force extraordinaire de la vie, une force pour se maintenir et continuer, un désir de persévérer dans l'être et, ensuite, de s'accroître. Il y a dans la vie ce courage exceptionnel et ce pouvoir d'invention.
Michel HENRY, Auto-donation
Michel HENRY, Auto-donation
dimanche 11 avril 2010
La fleur du coeur
Au profond du coeur
Il est une fleur
Sans couleur encore.
Seigneur, c'est la tienne !
C'est Toi qui l'as mise
Au profond du coeur,
Toi qui l'as nommée :
La fleur d'églantine !
Ses épines blessent
A sang notre coeur.
Et le coeur demande :
"Pourquoi cette fleur ?"
Le Seigneur répond :
"Le sang de ton coeur
Teindra l'églantine.
Ainsi auras-tu
La couleur du sang.
Ainsi en beauté
Tu m'approcheras."
Carl Jonas Love ALMQVIST, Songes (1793-1866)
Il est une fleur
Sans couleur encore.
Seigneur, c'est la tienne !
C'est Toi qui l'as mise
Au profond du coeur,
Toi qui l'as nommée :
La fleur d'églantine !
Ses épines blessent
A sang notre coeur.
Et le coeur demande :
"Pourquoi cette fleur ?"
Le Seigneur répond :
"Le sang de ton coeur
Teindra l'églantine.
Ainsi auras-tu
La couleur du sang.
Ainsi en beauté
Tu m'approcheras."
Carl Jonas Love ALMQVIST, Songes (1793-1866)
mercredi 7 avril 2010
Souvenir
Le vent du nord-est se lève,
De tous les vents mon préféré
Parce qu'il promet aux marins
Haleine ardente et traversée heureuse.
Pars donc et porte mon salut
A la belle Garonne
Et aux jardins de Bordeaux, là-bas
Où le sentier sur la rive abrupte
S'allonge, où le ruisseau profondément
Choit dans le fleuve, mais au-dessus
Regarde au loin un noble couple
De chênes et de trembles d'argent.
Je m'en souviens encore, et je revois
Ces larges cimes que penche
Sur le moulin la forêt d'ormes,
Mais dans la cour, c'est un figuier qui croît.
Là vont aux jours de fête
Les femmes brunes
Sur le sol doux comme une soie,
Au temps de mars,
Quand la nuit et le jour sont de même longueur,
Quand sur les lents sentiers
Avec son faix léger de rêves
Brillants, glisse le bercement des brises.
(...)
Mais vers les Indes à cette heure
Ils sont partis, ayant quitté
Là-bas, livrée aux vents, la pointe extrême
Des montagnes de raisin d'où la Dordogne
Descend, où débouchent le fleuve et la royale
Garonne, larges comme la mer, leurs eaux unies.
La mer enlève et rend la mémoire, l'amour
De ses yeux jamais las fixe et contemple,
Mais les poètes seuls fondent ce qui demeure.
Hölderlin, Hymnes
De tous les vents mon préféré
Parce qu'il promet aux marins
Haleine ardente et traversée heureuse.
Pars donc et porte mon salut
A la belle Garonne
Et aux jardins de Bordeaux, là-bas
Où le sentier sur la rive abrupte
S'allonge, où le ruisseau profondément
Choit dans le fleuve, mais au-dessus
Regarde au loin un noble couple
De chênes et de trembles d'argent.
Je m'en souviens encore, et je revois
Ces larges cimes que penche
Sur le moulin la forêt d'ormes,
Mais dans la cour, c'est un figuier qui croît.
Là vont aux jours de fête
Les femmes brunes
Sur le sol doux comme une soie,
Au temps de mars,
Quand la nuit et le jour sont de même longueur,
Quand sur les lents sentiers
Avec son faix léger de rêves
Brillants, glisse le bercement des brises.
(...)
Mais vers les Indes à cette heure
Ils sont partis, ayant quitté
Là-bas, livrée aux vents, la pointe extrême
Des montagnes de raisin d'où la Dordogne
Descend, où débouchent le fleuve et la royale
Garonne, larges comme la mer, leurs eaux unies.
La mer enlève et rend la mémoire, l'amour
De ses yeux jamais las fixe et contemple,
Mais les poètes seuls fondent ce qui demeure.
Hölderlin, Hymnes
lundi 5 avril 2010
Renouveau
L'odeur de la première pluie nocturne, sous le ciel clair. Saison ouverte, retour.
Dans la vie, il n'y a pas de retour. Beauté de ce rythme discordant - sur le retour périodique des saisons, la progression des années qui colorent de façon toujours différente un thème semblable - mesure et invention, constance et découverte - l'âge est une accumulation de choses semblables que l'on enrichit et que l'on approfondit de plus en plus.
Cesare PAVESE, Le métier de vivre (30 mars 1948)
Dans la vie, il n'y a pas de retour. Beauté de ce rythme discordant - sur le retour périodique des saisons, la progression des années qui colorent de façon toujours différente un thème semblable - mesure et invention, constance et découverte - l'âge est une accumulation de choses semblables que l'on enrichit et que l'on approfondit de plus en plus.
Cesare PAVESE, Le métier de vivre (30 mars 1948)
dimanche 4 avril 2010
Joyeuses Pâques !
Il est parvenu à la "consommation", au terme et à la perfection. L'histoire du monde est virtuellement achevée, car la mort et la résurrection ont, dans le Christ, amené à la plénitude finale le temps qui, pour l'Ecriture, est non seulement la norme mais la réalité de l'histoire.
F. X. DURRWELL, La Résurrection de Jésus mystère de salut, Le Puy, Lyon, Paris, Editions Xavier Mappus, 1963, p. 165.
F. X. DURRWELL, La Résurrection de Jésus mystère de salut, Le Puy, Lyon, Paris, Editions Xavier Mappus, 1963, p. 165.
samedi 3 avril 2010
Recueillement
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal (1861)
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal (1861)
vendredi 2 avril 2010
Mystère douloureux
L'amour est une chose divine. S'il entre dans un coeur humain, il le brise.
Simone WEIL, La connaissance surnaturelle
Simone WEIL, La connaissance surnaturelle
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Winters
"But what after all is one night ? A short space, especially when the darkness dims so soon, and so soon a bird sings, a cock crows, o...
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Mon chat Ulysse A la jaunisse. Il ne dort plus. Il a si mal Qu'il ne joue plus Avec sa balle. Mon chat Ulysse A la jaunisse. ...
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Immenses mots dits doucement Grand soleil les volets fermés Un grand navire au fil de l’eau Ses voiles partagent le vent Bouche bien faite p...
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Et Dieu s'promena, et regarda bien attentivement Son Soleil, et sa Lune, et les p'tits astres de son firmament. Il regarda la terre ...