vendredi 24 avril 2009

VIVER NÃO DOI

Definitivo, como tudo o que é simples.
Nossa dor não advém das coisas vividas,
mas das coisas que foram sonhadas
e não se cumpriram.

Por que sofremos tanto por amor?
O certo seria a gente não sofrer,
apenas agradecer por termos conhecido
uma pessoa tão bacana,
que gerou em nós um sentimento intenso
e que nos fez companhia por um tempo razoável,
um tempo feliz.

Sofremos por quê?

Porque automaticamente esquecemos
o que foi desfrutado e passamos a sofrer
pelas nossas projeções irrealizadas,
por todas as cidades que gostaríamos
de ter conhecido ao lado do nosso amor
e não conhecemos,
por todos os filhos que
gostaríamos de ter tido junto e não tivemos,
por todos os shows e livros e silêncios
que gostaríamos de ter compartilhado,
e não compartilhamos.
Por todos os beijos cancelados,
pela eternidade.

Sofremos não porque
nosso trabalho é desgastantee paga pouco,
mas por todas as horas livres
que deixamos de ter para ir ao cinema,
para conversar com um amigo,
para nadar, para namorar.

Sofremos não porque nossa mãe
é impaciente conosco,
mas por todos os momentos em que
poderíamos estar confidenciando a ela
nossas mais profundas angústias
se ela estivesse interessada
em nos compreender.
Sofremos não porque nosso time perdeu,
mas pela euforia sufocada.

Sofremos não porque envelhecemos,
mas porque o futuro está sendo
confiscado de nós,
impedindo assim que mil aventuras
nos aconteçam,
todas aquelas com as quais sonhamos e
nunca chegamos a experimentar.

Como aliviar a dor do que não foi vivido?
A resposta é simples como um verso:
Se iludindo menos e vivendo mais!!!

A cada dia que vivo,
mais me convenço de que o
desperdício da vida
está no amor que não damos,
nas forças que não usamos,
na prudência egoísta que nada arrisca,
e que, esquivando-se do sofrimento,
perdemos também a felicidade.

A dor é inevitável.

O sofrimento é opcional.

Carlos DRUMMOND de ANDRADE

***

VIVRE NE FAIT PAS DE MAL


Définitif, comme tout ce qui est simple.
Notre douleur ne provient pas des choses vécues,
Mais des choses qui ont été rêvées et qui ne se sont pas réalisées.

Pourquoi souffrons-nous tant par amour ?
Ce qui serait juste, ce serait de ne pas souffrir,
Seulement de remercier pour avoir connu
Quelqu’un d’aussi spécial,
Qui a nourri en nous un sentiment intense
Et qui nous a accompagné
Pendant un temps raisonnable
Un temps de joie.

Pourquoi souffrons-nous ?

Parce qu’automatiquement nous oublions
Ce dont nous avons joui
Et que nous nous mettons à souffrir
A cause des projets que nous n’avons pas réalisés,
A cause de toutes les villes
Que nous aimerions avoir connues au côté de notre amour
Et que nous ne connaissons pas,
A cause de tous les enfants
Que nous aimerions avoir eus ensemble
Et que nous n’avons pas eus,
A cause de tous les spectacles et livres et silences
Que nous aimerions avoir partagés
Et que nous n’avons pas partagés.
A cause de tous les baisers
Annulés pour l’éternité.

Nous ne souffrons pas parce que
notre travail est épuisant et mal payé,
mais pour toutes les heures libres
Que nous n’aurons pas pour aller au cinéma,
Pour discuter avec un ami,
Pour nager, pour être avec qui on aime.

Nous ne souffrons pas parce que notre mère
Est impatiente avec nous,
Mais pour tous les moments où
Nous pourrions lui confier
Nos plus profondes angoisses
Si elle s’intéressait à nous comprendre.
Nous ne souffrons pas parce que notre club a perdu le match,
Mais pour l’euphorie étouffée.

Nous ne souffrons pas parce que nous vieillissons,
Mais parce que l’avenir est en train
de nous être confisqué,
empêchant ainsi que mille aventures
nous arrivent,
toutes celles dont nous avons rêvé et
dont nous n’avons jamais pu faire l’expérience.

Comment soulager la douleur de ce qui n’a pas été vécu ?
La réponse est simple comme un vers (de poésie) :
En se faisant moins d’illusions et en vivant davantage !!!

A chaque jour que je vis,
Je me convaincs davantage de ce que
Le manque à vivre
Est dans l’amour que nous ne donnons pas,
Dans les forces que nous n’utilisons pas,
Dans la prudence égoïste qui ne risque rien,
Et qu’en esquivant la souffrance
Nous passons aussi à côté du bonheur.

La douleur est inévitable.

La souffrance est un choix.

Carlos DRUMMOND de ANDRADE

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