En maint endroit les cerisiers débordent les murs, débordent les haies de clôture. Vertes hier, les cerises sont roses aujourd'hui, demain plus roses, plus rondes, plus lourdes. Elles se couvrent d'une rougeur égale, se vernissent, tentent l'oeil, la bouche, la main. Etendons le bras, elles sont à moi, à vous, à nous... Je passe en voiture, et jour après jour je vois qu'il ne manque pas une cerise. Chez nous, en secouant le cerisier, on ferait choir, outre les cerises, le garçon caché dans l'arbre. "Il ne faut pas tenter le diable", dirait pour s'excuser le pillard, poches et bouche pleines. Quand je vous dis qu'ils n'ont pas de diable en Suisse.
COLETTE, Le Fanal bleu.
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
jeudi 6 août 2009
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