Brise marine: Nada

vendredi 23 octobre 2009

Nada

La route est courte
On arrive bien vite
Aux pierres de couleur
Puis
A la pierre vide

On arrive bien vite
Aux mots égaux
Aux mots sans poids
Puis
Aux mots sans suite

Parler sans avoir rien à dire
On a dépassé l'aube
Et ce n'est pas le jour
Et ce n'est pas la nuit
Rien c'est l'écho d'un pas sans fin

Paul ELUARD, Poésie ininterrompue (1946)

3 commentaires:

fayçal a bentahar30 octobre 2009 à 04:03
Poignant. Ces mots : "On a dépassé l'aube/Et ce n'est pas le jour/Et ce n'est pas la nuit", débouchant sur ce Rien, "écho d'un pas sans fin"... sublime désert. Merci
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Jean-Louis Beylard-Ozeroff30 octobre 2009 à 12:07
Merci à vous de visiter mon "blog". Quant au vôtre, je le trouve indispensable, non seulement pour vos écrits et photographies, mais aussi pour le choix très sûr que vous faites parmi tant de publications et de mises à jour. Un amical "salam" !
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fayçal a bentahar30 octobre 2009 à 23:16
Alors là… merci, je suis très touché !
En réponse, ces mots d’un poète ami : « Les mots possèdent leur danse propre qui fait notre lumineuse incompréhension du monde »
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DE LA POÉSIE

"La poésie est la nourriture de nos âmes. Elle porte en elle, comme la brise des soirs d'été, un souffle de vie et de mort, le pressentiment des floraisons, le frisson de la corruption, l'à-présent, l'ici-bas et l'au-delà, un immense au-delà. Tout poème parfait est pressentiment et présence, nostalgie et accomplissement à la fois."

Hugo von HOFMANNSTHAL, Ecrits en prose.

***

"Toute anthologie se sépare d'une histoire de la poésie en ce qu'on l'établit pour être lue, non étudiée."

André MALRAUX (Appendice de "L'Homme précaire et la littérature")

***

REVOLTES DE LA POESIE

"Il y a eu deux révoltes historiques de la poésie. La première, c'est le romantisme, et notamment le romantisme à sa source allemande. C'est la révolte contre l'invasion de la prosaïté, le monde utilitaire, le monde bourgeois, le monde qui se développe au début du XIX° siècle.

La seconde révolte, elle, se situe au début du XX° siècle, c''est le surréalisme. Le surréalisme signifie le refus de la poésie de se laisser enfermer dans le poème, c'est-à-dire dans une pure et simple expression littéraire. Non pas négation du poème, puisque Breton, puisque Péret, puisque Eluard, etc., ont fait des poèmes admirables ; mais l'idée surréaliste, c'est que la poésie trouve sa source dans la vie. Dans la vie, avec ses rêves et ses hasards..."

Edgar MORIN (Amour, poésie, sagesse).

***

"Ou encore la poésie n'est-elle pas, au sein même des cultures qu'on dit les plus développées, et dès lors qu'on la prend au sérieux, cette parole s'en retournant à la connivence et qui fait ostensiblement sécession d'avec le discours de la science, à la fois le concurrence et le compense ?"

François JULLIEN (Le Pont des singes)

Brise marine

vendredi 23 octobre 2009

Nada

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