Je songe à la saison où mûrissaient les citrons. Au vent de février qui cassait les tiges des fougères avant qu'on ne les eût laissées se dessécher. Aux citrons mûrs dont l'odeur emplissait la vieille cour.
Par les matins de février, le vent venait de la montagne. Les nuages attendaient là-haut que le beau temps les fasse descendre dans la vallée; entre-temps, ils laissaient le ciel bleu vide, ils laissaient la lumière entrer dans le jeu du vent qui dessinait des cercles sur la terre, brassait la poussière et faisait battre les branches des orangers.
Les moineaux riaient. Ils picotaient les feuilles que le vent faisait tomber et riaient; ils laissaient des plumes entre les branches épineuses, chassaient les papillons et riaient. C'était la belle saison.
En février, quand les matins n'étaient que vent, moineaux et lumière bleue. Je m'en souviens.
C'est à cette saison que ma mère est morte.
Juan RULFO, Pedro Paramo (trad. Gabriel Iaculli)
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
jeudi 5 mai 2011
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