Ne pas pouvoir se retourner
Quand le jour est derrière soi.
Qu'une nuit de mauvaise foi
Hante notre face damnée,
Quand le visage d'Eurydice
Forme une aurore de délice
Et nous illumine le dos
Mais laisse nos yeux sans échos
Et sans regard pour la merveille
Qui derrière nous appareille.
Il suffirait d'un mouvement
Pour que s'approche un autre monde
Pour que les ténèbres répondent
A notre coeur interrogeant.
Mais tu ne peux pas faire un geste,
Mille fers crochus t'en empêchent,
Ni même lever une main
Qui éclairerait ton chemin.
(...)
L'oubli me pousse et me contourne
Avec ses pattes de velours,
Il est poussé par le silence
Et l'un de l'autre ils font le tour,
Doucereux étouffeurs d'amour.
On sait toujours à quoi ils pensent
Et c'est aux dépens de nos jours,
Eux qui confondent leurs contours
Et l'un l'autre se recommencent
Pour mieux effilocher nos jours
Jusqu'à l'ultime transparence,
Tout en faisant le coeur plus lourd
Pour presque empêcher son avance.
Voilà, voilà qu'ils l'ont glacé !
C'est leur façon de terrasser.
Oh ! que je tâte cette pierre
Qu'éclaire l'étoile polaire !
Jules SUPERVIELLE, Oublieuse mémoire (1948)
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
jeudi 28 juillet 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Winters
"But what after all is one night ? A short space, especially when the darkness dims so soon, and so soon a bird sings, a cock crows, o...
-
Mon chat Ulysse A la jaunisse. Il ne dort plus. Il a si mal Qu'il ne joue plus Avec sa balle. Mon chat Ulysse A la jaunisse. ...
-
Immenses mots dits doucement Grand soleil les volets fermés Un grand navire au fil de l’eau Ses voiles partagent le vent Bouche bien faite p...
-
Et Dieu s'promena, et regarda bien attentivement Son Soleil, et sa Lune, et les p'tits astres de son firmament. Il regarda la terre ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires et/ou critiques seront les bienvenus dès lors qu'ils n'enfreindront pas les règles de la courtoisie ...