vendredi 17 avril 2009

Amour-eros, Amour-agapê

L’amour d’un être humain, dans la mesure où l’on peut et doit le distinguer de l’amour du prochain (ou charité fraternelle), consiste à vouloir un être personnel comme un bien (une valeur), dans le dessein de le posséder et d’en jouir. Cet amour est inséparable du désir de porter, en soi-même, l’être aimé à l’accomplissement, à la perfection de son être. Par cet effort, l’être qui aime assume la tâche infinie de se réaliser, de se parfaire lui-même (esprit). Dans l’une et dans l’autre de ces aspirations, l’amour apparaît comme une manifestation de l’infini sous une forme finie. Il en découle par le fait même que l’amour humain doit accepter avec réalisme et lucidité les limites de l’être aimé ; que dans son indéracinable espérance, il ne doit pas faire sentir sa déception à l’être aimé ; qu’il doit, au contraire, s’accepter lui-même, en tant qu’amour humain, comme le lieu où Dieu, par son absence douloureuse, se manifeste comme seule source de perfection infinie.

Karl RAHNER

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