EMPIEZA el llanto
de la guitarra.
Se rompen las copas
de la madrugada.
Empieza el llanto
de la guitarra.
Es inútil callarla.
Es imposible
callarla.
Llora monótona
como llora el agua,
como llora el viento
sobre la nevada.
Es imposible
callarla.
Llora por cosas
lejanas.
Arena del Sur caliente
que pide camelias blancas.
Llora flecha sin blanco,
la tarde sin mañana,
y el primer pájaro muerto
sobre la rama.
¡ Oh, guitarra !
Corazón malherido
por cinco espadas.
Federico GARCIA LORCA, Poema del Cante Jondo (1921-1922)
La guitare
Commencent les larmes
de la guitare.
Se brisent les coupes
du petit jour.
Commencent les larmes
de la guitare.
Inutile
de l’arrêter.
Impossible
de l’arrêter.
Elle pleure, monotone
comme pleure l’onde
comme pleure le vent
sur la neige.
Impossible
de l’arrêter.
Elle pleure pour des choses
lointaines.
Sable du Sud brûlant
qui appelle des camélias blancs.
Elle pleure la flèche égarée,
le soir sans lendemain,
et le premier oiseau mort
sur la branche.
Ô guitare !
Cœur blessé
par cinq épées.
Federico Garcia Lorca (1899-1936), Poèmes du Cante Jondo (Traduction de A. Bélamich, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade).
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
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Ah, ce beau poème... tant de fois prononcé, chanté (et que j'avais presque oublié) ! J'aime le son des mots en espagnol, c'est de la musique presque. D'ailleurs le maestro Enrique Morente l'a chanté accompagné du guitarriste José Maria Cañizares, voix et guitarre jouant leur tragique mise en abime, cette grâce si fragile. Merci !
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