mercredi 6 janvier 2010

Perdue de vue

Le plus insupportable dans la perte, serait-ce la perte de vue? Annoncerait-elle, chez l'autre, l'absolu retrait d'amour et, en nous, l'inquiétude d'une infirmité foncière : ne pas être capable d'aimer l'invisible ? Il nous faudrait voir d'abord. Non pas voir seulement mais voir d'abord et toujours pouvoir calmer l'angoisse que suscite l'absence en nous assurant que l'objet aimé est tout entier à portée de notre regard et qu'il nous réfléchit dans notre identité.

Jean-Bertrand PONTALIS
, Perdre de vue (1988)

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