Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux
S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.
Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux
Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l'océan du soir morne et délicieux.
Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Le flux funèbre roule et déroule et prolonge
Tes cheveux où mon front se pâme enseveli...
Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes,
Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli
Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes !
Catulle MENDES, Soirs moroses (1841-1909)
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
jeudi 7 janvier 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Le Ruisseau
L ’ entendez-vous , l’entendez-vous Le menu flot sur les cailloux ? Il passe et court et glisse, Et doucement dédie aux branches,...
-
Quelle, et si fine, et si mortelle, Que soit ta pointe, blonde abeille, Je n'ai, sur ma tendre corbeille, Jeté qu'un songe de dentel...
-
Mon chat Ulysse A la jaunisse. Il ne dort plus. Il a si mal Qu'il ne joue plus Avec sa balle. Mon chat Ulysse A la jaunisse. ...
-
Immenses mots dits doucement Grand soleil les volets fermés Un grand navire au fil de l’eau Ses voiles partagent le vent Bouche bien faite p...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires et/ou critiques seront les bienvenus dès lors qu'ils n'enfreindront pas les règles de la courtoisie ...