Nous verrons-nous jamais quand, légers, auront fui
Les jours que nous vivrons encore ?
Aura-t-elle une fin l'imperturbable nuit,
Après notre dernière aurore ?
Ne viendras-tu jamais sur mon coeur d'autrefois
Poser ta main terrestre et douce,
Toi qui pour notre amour, multiple comme un bois,
Fus l'eau vivante sur la mousse ?
Est-ce vrai que l'on meurt tout à fait, est-ce vrai
Que les yeux clos jamais ne s'ouvrent ?
Et que le morne froid qu'un jour je sentirai
Est celui des chenets que nul feu ne recouvre ?
Est-ce vrai que ta joie et ton jeune baiser,
Et les saisons de ton visage,
Que tout s'effacera dans mon coeur apaisé,
Et même ta présente image ?
Toi que voilà glissant des bagues à tes doigts,
Et qui souris et qui badines,
Ô toi qui ne sais pas quel angoissant émoi
Est né dans mon âme orpheline ?
Jules SUPERVIELLE, Poèmes (1919)
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
jeudi 20 janvier 2011
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