Est-ce toi, silencieuse, effacée,
Que voici tout feu, toute flamme ?
Je voudrais enfermer ta beauté
Au donjon ténébreux d'un poème.
Vois comment l'abat-jour transfigure
De son cuir embrasé d'un feu sombre
Le réduit, la cloison, l'embrasure,
Nos contours, le tracé de nos ombres.
Tu t'assieds, ramenant tes genoux
Près de toi sur la molle ottomane.
Nuit et jour et toujours et partout,
Tes raisons sont toujours enfantines.
Je te vois enfiler en rêvant
Quelques perles au creux de ta jupe.
Ton regard est trop triste, et trop franc
Ton parler sans détours et sans ruses.
Oui, amour est un mot trop usé :
Je saurai t'inventer autre chose,
Te créer d'autres mots, baptiser
A nouveau, si tu veux, toute chose.
Ton air sombre est-il fait pour trahir
Le filon de ton coeur, son alliage
Rayonnant en secret ? Mais alors
A quoi bon sur tes yeux ce nuage ?
Boris PASTERNAK (été 1956)
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
samedi 23 mai 2009
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