Lucie
Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière.
J’aime son feuillage éploré ;
La pâleur m’en est douce et chère,
Et son ombre sera légère
A la terre où je dormirai.
Alfred de MUSSET, Poésies nouvelles
Mon blog propose à la lecture des poésies et des réflexions de différents auteurs, le plus souvent de langue française, et parfois de langue anglaise ou espagnole.
mardi 30 mars 2010
lundi 29 mars 2010
Timidité
Timidez
Basta-me um pequeno gesto,
feito de longe e de leve,
para que venhas comigo
e eu para sempre te leve...
- mas só esse eu não farei.
Uma palavra caída
das montanhas dos instantes
desmancha todos os mares
e une as terras mais distantes...
- palavra que não direi.
Para que tu me adivinhes,
entre os ventos taciturnos,
apago meus pensamentos,
ponho vestidos noturnos,
- que amargamente inventei.
E, enquanto não me descobres,
os mundos vão navegando
nos ares certos do tempo,
até não se sabe quando...
e um dia me acabarei.
Cecília MEIRELES, Timidez
Basta-me um pequeno gesto,
feito de longe e de leve,
para que venhas comigo
e eu para sempre te leve...
- mas só esse eu não farei.
Uma palavra caída
das montanhas dos instantes
desmancha todos os mares
e une as terras mais distantes...
- palavra que não direi.
Para que tu me adivinhes,
entre os ventos taciturnos,
apago meus pensamentos,
ponho vestidos noturnos,
- que amargamente inventei.
E, enquanto não me descobres,
os mundos vão navegando
nos ares certos do tempo,
até não se sabe quando...
e um dia me acabarei.
Cecília MEIRELES, Timidez
dimanche 28 mars 2010
Lumière du Monde
Ainsi donc, bien loin que de notre nuit jaillisse graduellement la lumière, c'est la lumière préexistante qui, patiemment et infailliblement, élimine nos ombres. Nous autres, créatures, nous sommes, par nous-mêmes, le Sombre et le Vide. Vous êtes, mon Dieu, le fond même et la stabilité du Milieu éternel, sans durée ni espace, en qui, graduellement, notre Univers émerge et s'achève, en perdant les limites par où il nous paraît si grand. Tout est être, il n'y a que de l'être partout, hors de la fragmentation des créatures, et de l'opposition de leurs atomes.
Pierre TEILHARD DE CHARDIN, La Messe sur le Monde (1965)
Pierre TEILHARD DE CHARDIN, La Messe sur le Monde (1965)
samedi 27 mars 2010
Paroles pour un hymne ancien
Connais-tu de la nuit le silence,
Le silence saint de la nuit ?
Vents, vagues, monts, vallées,
Tout se tait, tout est calme.
C'est alors que monte du coeur
La prière silencieuse :
A moi aussi, ô Père, accorde
La paix des innocents !
Erik Gustaf GEIJER (1783-1847)
Le silence saint de la nuit ?
Vents, vagues, monts, vallées,
Tout se tait, tout est calme.
C'est alors que monte du coeur
La prière silencieuse :
A moi aussi, ô Père, accorde
La paix des innocents !
Erik Gustaf GEIJER (1783-1847)
vendredi 26 mars 2010
Paradoxe de l'amour
Il n'y a pas d'amour malheureux : on ne possède que ce qu'on ne possède pas. Il n'y a pas d'amour heureux : ce qu'on possède, on ne le possède plus.
Marguerite YOURCENAR, Feux (1957)
Marguerite YOURCENAR, Feux (1957)
jeudi 25 mars 2010
JAMAIS
Jamais, avez-vous dit, tandis qu’autour de nous
Résonnait de Schubert la plaintive musique ;
Jamais, avez-vous dit, tandis que, malgré vous,
Brillait de vos grands yeux l’azur mélancolique.
Jamais, répétiez-vous, pâle et d’un air si doux
Qu’on eût cru voir sourire une médaille antique.
Mais des trésors secrets l’instinct fier et pudique
Vous couvrit de rougeur, comme un voile jaloux.
Quel mot vous prononcez, marquise, et quel dommage !
Hélas ! je ne voyais ni ce charmant visage,
Ni ce divin sourire, en vous parlant d’aimer.
Vos yeux bleus sont moins doux que votre âme n’est belle.
Même en les regardant, je ne regrettais qu’elle,
Et de voir dans sa fleur un tel cœur se fermer.
Alfred de MUSSET, Poésies nouvelles (1839)
Résonnait de Schubert la plaintive musique ;
Jamais, avez-vous dit, tandis que, malgré vous,
Brillait de vos grands yeux l’azur mélancolique.
Jamais, répétiez-vous, pâle et d’un air si doux
Qu’on eût cru voir sourire une médaille antique.
Mais des trésors secrets l’instinct fier et pudique
Vous couvrit de rougeur, comme un voile jaloux.
Quel mot vous prononcez, marquise, et quel dommage !
Hélas ! je ne voyais ni ce charmant visage,
Ni ce divin sourire, en vous parlant d’aimer.
Vos yeux bleus sont moins doux que votre âme n’est belle.
Même en les regardant, je ne regrettais qu’elle,
Et de voir dans sa fleur un tel cœur se fermer.
Alfred de MUSSET, Poésies nouvelles (1839)
mercredi 24 mars 2010
mardi 23 mars 2010
Elle
Que tu me sois l'étoile et le chemin
M'étais-je murmuré sans te le dire
En t'accueillant dans mon regard si bien
Lavé au vent salubre de ton rire
Qui s'emparait de moi jusqu'aux confins
Moi l'incertaine emplie toute soudain
D'une présence extatique moi-même
Plénitude qui me venait d'être connue
Comme la nuit l'est du matin qui la dissipe
Quel calme unifiant régnait sur ce matin
En suspens à n'en pas finir d'être joyeuse
Tant que l'étoile ferait signe du lointain.
Pierre EMMANUEL, Duel (1979)
M'étais-je murmuré sans te le dire
En t'accueillant dans mon regard si bien
Lavé au vent salubre de ton rire
Qui s'emparait de moi jusqu'aux confins
Moi l'incertaine emplie toute soudain
D'une présence extatique moi-même
Plénitude qui me venait d'être connue
Comme la nuit l'est du matin qui la dissipe
Quel calme unifiant régnait sur ce matin
En suspens à n'en pas finir d'être joyeuse
Tant que l'étoile ferait signe du lointain.
Pierre EMMANUEL, Duel (1979)
dimanche 21 mars 2010
Misère de l'homme ...
La contradiction seule fait la preuve que nous ne sommes pas tout. La contradiction est notre misère, et le sentiment de notre misère est le sentiment de la réalité. Car notre misère, nous ne la fabriquons pas. Elle est vraie...
Simone WEIL, La Pesanteur et la Grâce
Simone WEIL, La Pesanteur et la Grâce
vendredi 19 mars 2010
Plus beau que tout
Plus beau que tout, c'est quand le jour décline.
L'excès d'amour dont le ciel est gonflé
emplit les airs d'une sombre clarté
qui vers la terre s'achemine
et s'en vient baigner
les toits des chaumines.
Tout est tendresse. On dirait que des mains
d'une douceur extrême vous caressent.
Tout est proche et tout est lointain.
Tout vous prodigue ses richesses
comme un prêt soudain
fait à l'être humain.
Tout m'appartient et tout va cependant
m'être enlevé dans un très court instant :
arbre, nuage et jusqu'à ce sentier
où je suis mes songes fugaces.
Seul, je vais errer
sans laisser de traces.
Pär LAGERKVIST (1891)
traduct. J.-V. Pellerin
L'excès d'amour dont le ciel est gonflé
emplit les airs d'une sombre clarté
qui vers la terre s'achemine
et s'en vient baigner
les toits des chaumines.
Tout est tendresse. On dirait que des mains
d'une douceur extrême vous caressent.
Tout est proche et tout est lointain.
Tout vous prodigue ses richesses
comme un prêt soudain
fait à l'être humain.
Tout m'appartient et tout va cependant
m'être enlevé dans un très court instant :
arbre, nuage et jusqu'à ce sentier
où je suis mes songes fugaces.
Seul, je vais errer
sans laisser de traces.
Pär LAGERKVIST (1891)
traduct. J.-V. Pellerin
jeudi 18 mars 2010
La vie humaine
C'est une roue instable que cette courte vie aux mille formes. Elle s'élève, puis retombe, car elle ne s'arrête pas, même quand elle semble se fixer. Quand elle fuit, on la retient, et quand on croit qu'elle reste là, elle s'échappe brusquement. Elle bondit souvent, mais sans pouvoir s'enfuir. Elle tire, elle tire vers le bas, par son mouvement qui brise l'équilibre. Si bien que, pour qui veut la décrire, elle n'est qu'une fumée, un rêve ou une fleur dans l'herbe.
Grégoire de NAZIANZE
Grégoire de NAZIANZE
mercredi 17 mars 2010
Que serais-je sans toi
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
Terre, terre, voici ses rades inconnues.
Louis ARAGON, Le roman inachevé
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
Terre, terre, voici ses rades inconnues.
Louis ARAGON, Le roman inachevé
lundi 15 mars 2010
L'amour, la mort
Entre la mort et nous, il n'y a parfois que l'épaisseur d'un seul être. Cet être enlevé, il n'y aurait que la mort.
Marguerite YOURCENAR, Feux (1957)
Marguerite YOURCENAR, Feux (1957)
dimanche 14 mars 2010
Le temps
La sainteté seule fait sortir du temps. Nous vivons ici-bas dans un mélange de temps et d'éternité. L'enfer serait du temps pur.
Simone WEIL, La connaissance surnaturelle
Simone WEIL, La connaissance surnaturelle
vendredi 12 mars 2010
La Fileuse
Lilia..., neque nent.
Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline;
Le rouet ancien qui ronfle l'a grisée.
Lasse, ayant bu l'azur, de filer la câline
Chevelure, à ses doigts si faibles évasive,
Elle songe, et sa tête petite s'incline.
Un arbuste et l'air pur font une source vive
Qui, suspendue au jour, délicieuse arrose
De ses pertes de fleurs le jardin de l'oisive.
Une tige, où le vent vagabond se repose,
Courbe le salut vain de sa grâce étoilée,
Dédiant magnifique, au vieux rouet, sa rose.
Mais la dormeuse file une laine isolée;
Mystérieusement l'ombre frêle se tresse
Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.
Le songe se dévide avec une paresse
Angélique, et sans cesse, au doux fuseau crédule,
La chevelure ondule au gré de la caresse ...
Derrière tant de fleurs, l'azur se dissimule,
Fileuse de feuillage et de lumière ceinte :
Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle.
Ta soeur, la grande rose où sourit une sainte,
Parfume ton front vague au vent de son haleine
Innocente, et tu crois languir ... Tu es éteinte
Au bleu de la croisée où tu filais la laine.
Paul VALERY, Album de vers anciens
Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline;
Le rouet ancien qui ronfle l'a grisée.
Lasse, ayant bu l'azur, de filer la câline
Chevelure, à ses doigts si faibles évasive,
Elle songe, et sa tête petite s'incline.
Un arbuste et l'air pur font une source vive
Qui, suspendue au jour, délicieuse arrose
De ses pertes de fleurs le jardin de l'oisive.
Une tige, où le vent vagabond se repose,
Courbe le salut vain de sa grâce étoilée,
Dédiant magnifique, au vieux rouet, sa rose.
Mais la dormeuse file une laine isolée;
Mystérieusement l'ombre frêle se tresse
Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.
Le songe se dévide avec une paresse
Angélique, et sans cesse, au doux fuseau crédule,
La chevelure ondule au gré de la caresse ...
Derrière tant de fleurs, l'azur se dissimule,
Fileuse de feuillage et de lumière ceinte :
Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle.
Ta soeur, la grande rose où sourit une sainte,
Parfume ton front vague au vent de son haleine
Innocente, et tu crois languir ... Tu es éteinte
Au bleu de la croisée où tu filais la laine.
Paul VALERY, Album de vers anciens
mercredi 10 mars 2010
Sonnet
XVII
My love, and not I, is the egoist.
My love for thee loves itself more than thee;
Ay, more than me, in whom it doth exist,
And makes me live that it may feed on me.
In the country of bridges the bridge is
More real than the shores it doth unsever;
So in our world, all of Relation, this
Is true - that truer is Love than either lover.
This thought therefore comes lightly to Doubt's door -
If we, seeing substance of this world, are not
Mere Intervals, God's Absence and no more,
Hollows in real Consciousness and Thought.
And if 'tis possible to Thought to bear this fruit,
Why should it not be possible to Truth ?
Fernando PESSOA, 35 Sonnets in Poemas Ingleses
***
O meu amor, não eu, é egoísta,
Que mais se ama a si do que a ti ;
Ai, mais do que a mim, onde ele existe,
E dá-me vida para o sustentar.
Na pátria das pontes, uma ponte
É mais real que as margens que reúne ;
E, neste mundo de Relação, isto
É vero : ser mais vero amor que amante.
Aceita pois a dúvida sejamos
Nós, do mundo a vidente substância,
Mero Intervalo, Ausência de Deus, nada –
Vazios na real Consciência abertos.
E se tal fruto o Pensamento sofre,
Certamente a Verdade há-de aceitá-lo.
Trad. de Adolfo Casais Monteiro
My love, and not I, is the egoist.
My love for thee loves itself more than thee;
Ay, more than me, in whom it doth exist,
And makes me live that it may feed on me.
In the country of bridges the bridge is
More real than the shores it doth unsever;
So in our world, all of Relation, this
Is true - that truer is Love than either lover.
This thought therefore comes lightly to Doubt's door -
If we, seeing substance of this world, are not
Mere Intervals, God's Absence and no more,
Hollows in real Consciousness and Thought.
And if 'tis possible to Thought to bear this fruit,
Why should it not be possible to Truth ?
Fernando PESSOA, 35 Sonnets in Poemas Ingleses
***
O meu amor, não eu, é egoísta,
Que mais se ama a si do que a ti ;
Ai, mais do que a mim, onde ele existe,
E dá-me vida para o sustentar.
Na pátria das pontes, uma ponte
É mais real que as margens que reúne ;
E, neste mundo de Relação, isto
É vero : ser mais vero amor que amante.
Aceita pois a dúvida sejamos
Nós, do mundo a vidente substância,
Mero Intervalo, Ausência de Deus, nada –
Vazios na real Consciência abertos.
E se tal fruto o Pensamento sofre,
Certamente a Verdade há-de aceitá-lo.
Trad. de Adolfo Casais Monteiro
lundi 8 mars 2010
Lui
44
Ce n'est pas toi qui m'auras foudroyé
Mais un Principe en toi que tu ignores
Et qu'il est digne et juste que j'adore
Lorsque tu crois que je tombe à tes pieds
Je te regarde et déjà je t'oublie
Sans ton image apprendre à méditer
Ce qui procède en toi d'une Beauté
Dont par orgueil tu te refuses la lumière
Parce que ce halo de faiblesse à tes yeux
Nimbe un geste de confiance une tendresse
Que ton esprit ne peut imposer à ce corps
Qui n'a de féminin pour l'homme que la mort.
Pierre EMMANUEL, Duel (1979)
Ce n'est pas toi qui m'auras foudroyé
Mais un Principe en toi que tu ignores
Et qu'il est digne et juste que j'adore
Lorsque tu crois que je tombe à tes pieds
Je te regarde et déjà je t'oublie
Sans ton image apprendre à méditer
Ce qui procède en toi d'une Beauté
Dont par orgueil tu te refuses la lumière
Parce que ce halo de faiblesse à tes yeux
Nimbe un geste de confiance une tendresse
Que ton esprit ne peut imposer à ce corps
Qui n'a de féminin pour l'homme que la mort.
Pierre EMMANUEL, Duel (1979)
dimanche 7 mars 2010
La foi
La foi est croire que Dieu est amour et rien d'autre.
Ce n'est pas encore la bonne expression.
La foi est croire que la réalité est amour et rien d'autre.
Simone WEIL, La connaissance surnaturelle
Ce n'est pas encore la bonne expression.
La foi est croire que la réalité est amour et rien d'autre.
Simone WEIL, La connaissance surnaturelle
vendredi 5 mars 2010
L'amour
L'amour est douleur. Qui ne souffre pas (pour l'autre) n'aime pas (l'autre).
Vassili ROZANOV, Feuilles tombées (1984)
Vassili ROZANOV, Feuilles tombées (1984)
mercredi 3 mars 2010
Un jour de spleen ...
Edge
The woman is perfected
Her dead
Body wears the smile of accomplishment,
The illusion of a Greek necessity
Flows in the scrolls of her toga,
Her bare
Feet seem to be saying:
We have come so far, it is over.
Each dead child coiled, a white serpent,
One at each little
Pitcher of milk, now empty
She has folded
Them back into her body as petals
Of a rose close when the garden
Stiffens and odors bleed
From the sweet, deep throats of the night flower.
The moon has nothing to be sad about,
Staring from her hood of bone.
She is used to this sort of thing.
Her blacks crackle and drag.
Sylvia PLATH (Feb. 5, 1963)
The woman is perfected
Her dead
Body wears the smile of accomplishment,
The illusion of a Greek necessity
Flows in the scrolls of her toga,
Her bare
Feet seem to be saying:
We have come so far, it is over.
Each dead child coiled, a white serpent,
One at each little
Pitcher of milk, now empty
She has folded
Them back into her body as petals
Of a rose close when the garden
Stiffens and odors bleed
From the sweet, deep throats of the night flower.
The moon has nothing to be sad about,
Staring from her hood of bone.
She is used to this sort of thing.
Her blacks crackle and drag.
Sylvia PLATH (Feb. 5, 1963)
lundi 1 mars 2010
Les colchiques (fragment)
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Guillaume APOLLINAIRE, Alcools
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Guillaume APOLLINAIRE, Alcools
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Et Dieu s'promena, et regarda bien attentivement Son Soleil, et sa Lune, et les p'tits astres de son firmament. Il regarda la terre ...